giovedì 14 luglio 2016

LES MYSTERES DE FREDERIC II



(Federico II- "Scuola siciliana", miniatura da Google)
Au cours des jours passés, dans la Salle du Duc de Montalto au Palais des Normands, on a présenté à la presse les résultats du projet concernant  "les études, recherches et enquêtes sur la tombe de frédéric II en la cathédrale de Palerme", contenus dans trois élégants volumes imprimés par les soins de l'assesseur régional des Biens Culturels et du Centre régional pour la restauration.
Après environ six ans d'enquêtes, on pouvait s'attendre à quelque chose de plus de cette reconnaissance longue et multiforme. Malheureusement, les attentes du public ont été en grande partie déçues. Nous avons lu les analyses sectorielles données et les pompeuses interventions institutionnelles, mais dans cet écrin, d'une facture très raffinée, nous n'avons rien trouvé de nouveau en ce qui concerne les restes du grand Frédéric, dont l'étude était l'objectif prioritaire de ce mégaprojet. Et même, si on compare l'image du corps quasiment intact de Frédéric, gravée sur cuivre en 1781, et celle reproduite sur les photos recueillies au cours des introspections effectuées à l'intérieur du sépulcre de porphyre, on en ressent une désolante sensation d'échec devant l'impétueux désordre qui y règne. 
En fait, l'intérieur du sarcophage ressemble à une cahotique copropriété contenant un tas d'os, en grande partie nécrosés, d'objets corrodés, mêlés à de la terre et à des lambeaux d'étoffes déchirées. 
Aucune comparaison avec le bon état de conservation des restes de trois humains relevés au cours de la reconnaissance effectuée en 1781, dont les résultats furent décrits par le chanoine Rosario Gregorio au cours de la reconnaissance et qui furent illustrés par francesco Danieli dans son "Les sépulcres de la cathédrale de Palerme", en 1784, réimprimés pour l'occasion. 
Tout ceci appartient à une réalité préexistante qui de toutes façons mériterait des informations et une clarification. 
Ce qui, ici, nous intéresse, c'est d'examiner les résultats atteints à la suite de cette opération hypertechnologique et mutidisciplinaire, colossale dans son genre, financée par la Région sicilienne et qui s'est déroulée de 1994 à 1999.  
Pour étudier le sépulcre impérial on a convoqué les meilleurs spécialistes et on a eu recours à des sociétés sponsors qualifiées qui ont permis d'équiper un appareil "scénique" (la caméra blanche) vraiment impressionnant, avec un large usage de technologies et de méthodologies sophistiquées, qui cependant n'ont pas produit les résultats espérés: trouver des réponses possibles à quelques importantes interrogations qui marquent la vie humaine et politique de Frédéric et tenter une restauration de ses restes et de ceux des deux autres célèbres personnages inhumés avec lui.  
En substance, on disposait des moyens et des compétences pour obtenir des résultats importants, mais on en a fait presque rien à cause d'un ordre que personne ne revendique officiellement et surtout n'explique: l'ouverture dite "minimale" du sarcophage de Frédéric II.  
Celui qui regarde ces choses d'un oeil profane ne peut pas s'expliquer le mystère d'une décision controversée, limitant fortement la capacité d'enquête, qui -de fait- a rendu vain l'énorme effort engagé.  
C'est pourquoi, après avoir lu les analyses médicales et scientifiques et les déclaratios enjouées des nombreux représentants des diverses institutions impliquées dans l'opération, nous nous sommes adressés au professeur Francesco Mallegni, paléontologue de renommée mondiale, pour avoir quelques informations sur le déroulement et aussi pour connaître les motivations de son retrait imprévu du Comité scientifique du projet frédéricain de Palerme.  
Compte tenu de la dimension scientifique du personnage, son retrait polémique - comme il le raconte dans l'entrevue exclusive qui suit- aurait du induire à une reconsidération du choix de l'ouverture minimale pour permettre au professeur Mallegni et aux autres éminents étudiants et scientifiques convoqués d'effectuer les vérifications nécessaires pour atteindre des résultats plus convaincants et surtout répondre à de telles interrogations non résolues depuis des siècles. Avec une telle mise à disposition de moyens et de ressources, on aurait pu confirmer, entre autres, l'identité et la cause de la mort de l'empereur. Au contraire, on ne sait rien de plus du "Stupor mundi". Dans l'ensemble, le seul élément nouveau est constitué par la fracture (en forme de coupure) relevée à la base du crâne de la seconde personne inhumée (Pierre d'Aragon).  
On ne peut, en fait pas reconnaître comme nouvelle, l'attibution des restes du troisième cadavre à une jeune femme sans nom  qu'une plaque assure  qu'ils apppartiennent au Duc d'Athènes, alors qu'à la page 105 de la réédition déjà citée du livre de Danieli on lit que " quant à ce qu'on peut connaitre du squelette , ce doit être celui d'une femme...".  
Déjà au cours de la reconnaissance de 1781 on eut l'intuition que le sexe de la troisième personne inhumée était féminin. En réalité, il s'agit d'un échange ( ou d'une soustraction?) de cadavres qui, se présentant comme un nouveau mystère, peut légitimer les doutes sur la véritable identité des deux autres. L'affaire , donc, ressmble à un roman policier; encore une meilleure raison pour rechercher les informations possibles. Pourquoi tout ceci s'est-il produit?
L'explication de ce mystère pourra peut-être se trouver dans les paroles laconiques du professeur Renato Albiero qui, dans les conclusions scientifiques, se console avec le fait que "Si un petit ou un grand mystère venait à être complètement découvert, cette composante encore indéfinie qui attire le penseur se dégraderait, ce petit contour de légende s'annullerait...".
Mais si le mystère ne devait pas être révélé, quel besoin y avait-il de déployer une opération si cntraignante et sûrement très coûteuse, à la charge des contribuables siciliens?  
En réalité, le "roi est nu" et on ne sait pas quelle explication donner à l'opinion publique. A la lumière de tels résultats décevant, on ne comprend pas comment on peut penser exporter dans d'autres pays méditerranéens ou ailleurs des "protocoles" et des "méthodes" pour l'ouverture de tombes anciennes. 


 
Voici ce qu'a vu Francesco Danieli en 1781, à l'occasion de la reconnaissance menée à l'intérieur du sarcophage de porphyre rouge où furent placées les cendres de Frédéric II. Extrait du "I regali Sepolcri del Duomo di Palermo" (les sépulcres royaux de la cathédrale de Palerme) édité à Naples en 1784, descripttion par le chanoine Rosario Gregorio et illustrations de Francesco Danieli.
 
Voici les choses qu'ont vues les étudiants, au cours de la reconnaissance minimale à la fin de 1998, à l'intérieur du sarcophage de porphyre rouge. On est bien obligé de se demander pourquoi depuis 1781 jusqu'à nos jours, il y ait cet horrible bouleversement à l'intérieur du sarcophage.



Le paléotonlogue Mallegni accuse "quelle erreur de ne pas ouvrir le sarcophage" 

Agostino Spataro s'ebtretient avec le professeur Francesco Mallegni (enseignant en paleontologie humaine et anthropologie à l'Université de Pise)

"Je pense que le choix de l'ouverture minimale est en nette contradiction avec les objectifs, au moins du point de vue anthropologique, pour lequel j'ai été, avec une telle diligence, interpellé".
Voici, en synthèse,  le point de vue digne de foi sur la conduite de la longue reconnaissance du sarcophage de Frédéric II en la cathédrale de Palerme par l'éminent professeur Francesco Mallegni, enseignant de paléontologie humaine et d'anthropologie à l'université de Pise, découvreur de très célèbres identités,(entre autres celles de saint antoine, du musicien Boccherini, de Giotto et du comte Ugolino de la Gherardesca), qui a -aussi- participé à la première phase du projet palermitain en qualité de membre du comité scientifique.  
1- Quels étaient donc les objectifs à atteindre pour la reconnaissance du sarcophage frédéricain? Selon vous, pouvait-on arriver à une vérification plus approfondie et même à une éventuelle restauration des restes de Frédéric II? 
"Je fus appelé à la commission d'étude de l'ouverture du sarcophage de Frédéric afin de pouvoir  m'occuper de ses cendres. Mon intention était d'élargir les recherches aussi aux cendres de sa mère qui se trouvent, comme on le sait, dans la même cathédrale dans un sarcophage proche de celui de Frédéric.
Ceci m'aurait donné la possibilité non seulement d'analyser les restes de l'empereur et d'intervenir sur ceux-ci pour une restauration, afin d'assurer une longue conservation de son corps, mais de plus de pouvoir confirmer, grâce à la recherche de son mit ADN (mit=mitocondrial, n.d.r), qui avec la détermination du sexe et de l'âge à la mort, que cétait bien lui le fils de Constance; il est connu que le mit ADN est transmis seulement par la mère. On sait qu'en fait son corps a été enlevé du sarcophage en 1700 et donc une vérification de son identité actuelle me paraissait plus que plausible, pour nous assurer qu'il n'y avait pas eu de substitution de son corps contre des corps anonymes. Quand, au début des travaux, on a pu entrevoir avec une sonde que le visage de Frédéric était momifié (on n'a pu voir que celui-ci, parce que, par-dessus son corps, il y avait un squelette désarticulé, et en plus de tous ses vêtements, entassés dans un grand désordre, un sac dans lequel on présume y avoir un dernier individu, vu que les histoires parlaient de l'ingérence de deux autres individus, descendants éloignés de l'empereur; l'un aurait du être le Duc d'Athènes, l'autre Pierre d'Aragon). Le visage de Frédéric était en légère dégradation en comparaison à ce que montrait la reconnaissance du XVIII siècle et les représentations de cette époque qui le reproduisent; je fus donc extrêmement satisfait parce que les parties molles momifiées donnent plus la possibilité de succès dans le déroulement des analyses qui m'était proposé". 
2-A la suite de cette hypertechnologique inspection, on n'en a moins vu (et vérifié) de Frédéric que dans celle effectuée en 1781. Au moins alors on a pu admirer le corps intègre de l'empereur, paré de ses vêtements et des insignes royaux; aujourd'hui seulement un horrible tas de tissus usés et d'os, en grande partie, nécrosés. Quelle est votre opinion sur les causes qui auraient pu déterminer ce bouleversement à l'intérieur du sarcophage?  
"En 1781, après la fameuse reconnaissance, on n'a peut-être pas pensé à replacer les choses comme elles avaient été trouvées, ou peut-être, mais c'est une voie tout à fait conjoncturelle, il pourrait y avoir eu d'autres ouvertures dont les sources ne parlent pas ou ne peuvent pas parler  parce qu'elles n'ont pas existé".  
3-De cet amas désordonné, cependant des parties fondamentales du corps de Frédéric ont été identifiées,  peut-on tirer de ces parties des éléments utiles pour entreprendre des enquêtes médicales, scientifiques et anthropologiques appropriées? Comment n'a-t-il même pas été au moins possibke de prélever l'ADN de l'empereur?  
"J'ai en partie déjà répondu; j'ignore complètement la cause de l'échec des enquêtes sur l'ADN de l'empereur. J'aurais eu les meilleurs laboratoires de paleogénétique dans lesquels on pouvait réaliser les analyses (à Tor Vergata et à Florence); mais peut-être que le tissu prélevé sur Frédéric était-il trop dégradé."  
4-Au moyen de ces analyses, pouvait-on aussi vérifier les causes de la mort de Frédéric II que certaines sources historiques attribuent à un empoisonnement?  
"On pouvait sûrement le tenter; comme je l'ai fait, avec succès, dans le cas du prince du XVI siècle Francesco Branciforti di Militello Val Catania, décédé d'empoisonnement à Messine où il s'était rendu  pour une mission d'ambassade."  
5-En ce qui concerne l'identité des restes des deux autres corps inhumés dans le sarcophage impérial, on a beaucoup parlé d'une "découverte" sensationnelle: celle relative au corps d'une jeune femme d'un âge compris entre 18 et 25 ans, dans le passé attibué au Duc d'Athènes.D'ailleurs, on doit observer que Francesco Danieli avait déjà éprouvé l'intuition de cette "découverte", sans les moyens actuels, dans son livre de 1784 et que vous l'aviez confirmée après une des premières inspections endoscopique à l'intérieur du sarcophage. Pourriez-vous dire comment se sont déroulées les choses à ce propos?  
"Evidemment j'ignorais le diagnostique de Dianeli et quand le jour même où je pus voir le crâne de Frédéric, avant le sien, je vis celui du squelette désarticulé, que j'ai signalé avant, étant donné qu'il gisait à la cime du tas de vêtements déchirés, je compris qu'il s'agissait d'un crâne de femme. J'ai la présomption d'avoir un certain "oeil" dans la reconnaissance du matériel squelettique humain, qui a toujours été l'élément principal de mes recherches sur les groupes humains anciens, donc il ne m'a pasd fallu longtemps pour reconnaître dans les formes de ce crâne justement celles du sexe féminin et je le dis aussitôt à mes assistants, qui étaient aussi membres de la commission.La chose plut beaucoup au professeur La Duca à cause des revers historiques que cette "nouveauté" aurait comportés."  
6-Entre les lignes des comptes-rendus et des conclusions médico-scientifiques on perçoit comme une intolérance envers le choix de la prétendue "ouverture minimale" qui -en fait- a empêché l'approfondissement des différentes enquêtes menées pour donner une information sur les données historiques des restes de Frédéric II. Nous vous demandons: quel organisme a pris la décision de cette "ouverture minimale" et suivant quelles motivations (techniques, morales et d'autres natures)? Ce choix ne vous semble-t-il pas - en quelque sorte- en contradiction avec les objectifs généraux du projet?  
"J'ai toujours critiqué cette histoire d'ouverture prétendue minimale, défendue à coups d'épée au contraire par certains membres de la commission et rejetée par d'autres, dont par exemple le professeur La Duca. Cette ouverture ne m'aurait pas permis d'arriver à des corps si intéressants (en plus du mit ADN de Frédéric, pour la femme il était inutile de le rechercher puisqu'on ne connait pas sa mère - mais on aurait pu établir des hypothèses sur l'identité et l'ethnie des trois personnages du sarcophage, leur physinomie, leur pathologie, au cas où ils en auraient eue, les causes du décès de l'empereur, leur genre d'alimentation durant les dernières cinq années et durant les derniers cinq mois avant leur mort) et j'aurais été appelé pour étudier les corps non pour les regarder à travers une fente (à moins qu'on ne sache pas ce que veut dire mener une recherche anthropologique)."  
7-Ce fut la raison ou une des raisons qui vous conduisit à interrompre votre participation au projet d'étude sur le sarcophage de Frédéric II?  
"Ce ne fut pas dans l'intention de faire revoir la décision de l'ouverture minimale. Plutôt, après mon quatrième ou cinquième déplacement à Palerme, et vu qu'on ne tenait pas compte de mes hypothèses de travail, j'ai décidé de me retirer en bon ordre et de ne plus participer à aucune réunion ultérieure. Pourtant je tiens à raconter un épisode qui m'a horrifié:"Soulignant que la momie se serait toujours plus dégradée si on n'intervenait pas sur elle pour sa conservation selon une méthodologie et des matériels spécifiques, je m'entendis répondre par un des membres de la commission, ajouté en un deuxième temps et dont je ne veux pas citer le nom, qu'il suffisait de faire un petit prélèvement du corps et de le mettre dans une éprouvette; nous aurions ainsi eu à disposition pour toujours Frédéric pour d'éventuelles analyses tandis que le reste du corps aurait continué à se défaire"; ce qui fut accepté avec félicitation. Cela ne me suffisait pas, je décidai de ne plus faire partie de tant d'intelligence. En vérité, j'y suis retourné une dernière fois avec le professeur Gino Fornaciari de l'Ateneo de Pise, pour faire une dernière tentative; j'ai trouvé l'ouverture minimale munie de tout son un équipement futuriste. On avait préparé la prétendue " caméra bianca"(qui au contraire aurait été si pratique pour les analyses anthropologiques) placée sur un tapis, je ne comprends pas la nécessité d'un tel apparât; pour ne pas polluer le matériel? Mais, si, au XVIII siècle, les corps sont restés  exposés plusieurs jours pendant la fameuse reconnaissance et avec quelle hygiène, je l'imagine!), on m'enfila le scaphandre et on me montra par la petite ouverture ce qque contenait le sarcophage; je revis un peu mieux ce que j'avais vu avec la sonde. Je ressentis une accueil particulièrement glacé de la part de quelqu'un qui était sur place et je compris qu'il valait mieux ne pas insister davantage."  
Cet article, présenté en résumé, avec l'inteview du professeur Mallegni, a été publié aussi dans l'édition palermitaine du quotidien "la Reppublica" du 28 décembre 2002.  

Testo italiano pubblicato in "La Repubblica"
Traduction en langue française par Monique Labas.